samedi 29 novembre 2008

Barcelone, Espagne

Histoire
Antiquité
La légende attribue la fondation de Barcino à Hamilcar Barca de Carthage, père d'Hannibal. Plus tard, les Romains transforment la ville en camp militaire (castrum signifiant base d'avant-garde) : la planification romaine avait plutôt élu la ville proche de Tarragone pour administrer la province ibère. Ce camp est centré sur le Mons Taber, une petite colline près de la place où se trouvent le Palau de la Generalitat et le gouvernement autonome de la Catalogne (Plaça de Sant Jaume). Le tracé des rues et des restes des remparts entourant la ville sont encore visibles de nos jours. Des excavations ont mis au jour une partie de la cité romaine qui est exposée au Musée d'Histoire de la Ville.
Moyen Âge
En décembre 414, Barcelone est prise par les Wisigoths d'Athaulf venant d’Italie.
Les musulmans prennent la ville au VIIIe siècle et y nomment le gouverneur Sulayman ben Yaqzan ibn al-Arabi, mais en 801, les Carolingiens la conquièrent à la faveur d'une dissension interne d'al-Andalus ; ils la transforment en capitale du comté de Barcelone, avant de l'incorporer à la Marche Espagnole (Marca Hispánica, plus justement à traduire par Marche Hispanique). En 859, Barcelone est pillée par les Vikings du chef Hasting, qui viennent de Nantes et avaient hiverné en Camargue[2]. Avec le temps, le comté acquit une certaine indépendance vis-à-vis de la dynastie carolingienne dont le règne se termine officiellement au Xe siècle. Le sieur Paletos fit de cette ville un lieu de plaisirs des marins et donna le nom d'usage local des libertins[réf. nécessaire]. En 985, Al-Mansur, le calife de Cordoue, ville située au sud de l'Espagne, attaque et pille Barcelone. Il emmène avec lui de nombreux esclaves. Le comte Borell II demande de l'aide à son suzerain Hugues Capet. Ce dernier ne daignant pas lui venir en aide, le comté prend une liberté de fait. Paradoxalement, cet événement va marquer le début d'une phase d'expansion de la Catalogne; ce mouvement va impliquer les autres états de la Marche Espagnole (Hispanique) : d'une part, de nombreux Mozarabes et Juifs (en ce temps-là, on ne parlait pas encore -en castillan- de "pureté de sang"), fuyant les persécutions dans le califat de Cordoue, vont trouver refuge dans les anciens états de la Marche Espagnole; ils y amènent toutes leurs connaissances et leur culture. D'autre part, pour pouvoir reconstruire, les paysans vont louer leurs services comme mercenaires du calife. Revenus en Catalogne, ils vont s'organiser pour se défendre et emploieront les techniques agricoles utilisées dans le califat de Cordoue. : ils vont ainsi bâtir des moulins et irriguer la terre.
Les échanges commerciaux avec le califat vont se développer rapidement. Il en résulte une poussée démographique et un développement des techniques dès la fin du Xe siècle. La poussée monastique et le développement du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle va permettre la transmission de cette poussée technique aux autres états de la Marche Espagnole, puis au reste de l'Europe.
Ce développement des techniques s'accompagne aussi d'une grande expansion de la culture. Le pape Sylvestre II, qui fut considéré comme l'homme le plus cultivé de son temps, étudia à Barcelone, où il complèta sa formation dans le domaine scientifique. Il remet à l'honneur la culture antique à travers Virgile, Porphyre de Tyr, Aristote, Cicéron et Boèce. C'est par ce dernier qu'il s'initie à l'arithmétique. De là, il aborde les calculs pratiques et fabrique une table à compter, l'abaque dite de Gerbert.
Autre fait majeur, la présence de paysans soldats, propriétaires de leur moulin va conduire à une interprétation non-absolutiste du féodalisme. Les rois d'Aragon devront composer avec leurs tiers états.
Cathédrale Sainte-Eulalie de BarceloneLa mise en place d'un état féodal en Catalogne au cours du XIe siècle n'impliqua pas que le comté de Barcelone prit une certaine dominance sur les autres comtés de la Marca. Barcelone devint le centre d'un territoire qui comprenait l'actuelle Catalogne, différentes possessions maritimes ainsi que la confédération catalano-aragonaise pendant une bonne partie de son histoire. Barcelone fut l'une des principales puissances méditerranéennes au cours des XIIIe, XIVe et XVe siècles.
Époque moderne
À partir du XVe siècle, la ville entre dans une période de déclin suite à ses alliances dynastiques avec la Castille : la première de ces alliances est le mariage de Ferdinand II d'Aragon et d'Isabelle de Castille (les Rois catholiques).
Barcelone est une première fois dévastée avec la République de Catalogne (1640 à 1652, année où les Français sont assiégés dans la ville[3]).
Après le siège de 1697, elle est de nouveau ravagée pendant la guerre de Succession (de 1701 à 1714, elle est perdue par les Franco-Espagnols, puis assiégée encore en 1705 et 1706[4]), ce qui a pour conséquence la disparition des institutions propres à la Catalogne (conseil de Cent et Generalitat).
La reprise économique commencée à la fin du XVIIe siècle et l'industrialisation au XIXe siècle permettent à Barcelone de se convertir en un important centre politique et culturel.
Époque contemporaine
Pascual Madoz, homme politique et écrivain, sera pendant quelque temps, en 1854, gouverneur de Barcelone dont il modernisera l'urbanisation en luttant contre l'épidémie de choléra.
Exposition universelle de 1929En 1929, Barcelone organise son exposition universelle.
En 1936, l'Espagne est embrasée par la guerre civile. Barcelone soutient les Forces Républicaines. La ville est prise par les forces de Franco en février 1939.
Depuis la fin des années 1970, Barcelone a commencé un nouveau développement culturel et urbanistique, sous la supervision de Josep Acebillo Marin, qui lui a donné son attractivité actuelle. Le retour de la démocratie, de l'autonomie, la participation croissante de la société civile, des réformes urbaines importantes ainsi que quelques événements internationaux comme les Jeux Olympiques d'été de 1992 ont donné à la ville une forte composante cosmopolite et en ont fait une ville très attrayante pour le tourisme international. En 2003, Barcelone a accueilli le quinzième festival Europa Cantat.

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