vendredi 28 novembre 2008

Dome - Barcelone

Dans le TGV Genève-Montepellier, à Lyon – Part-Dieu, un voyageur dit en désignant sa place depuis le couloir " Je suis là. " Il prouve le contraire, il n’est pas présent. Il désigne la place dont la SNCF lui a attribué comme extension de lui-même.
Le paysage défile devant mes yeux à une grande vitesse. Le froid a figé la nature dans une brume vaporeuse blanchâtre. Les champs sont givrés, les arbres semblent fragiles sans leurs feuillages, et la terre labourée apparaît striée par des raies de poudre blanche. La nature est vide. Cela ne ressemble pas à une solitude mais un vide plein, pleines de promesses pour le printemps, plein d’un sommeil du juste, un repos réparateur pour les beaux jours.
Un jeune homme dort sur son fauteuil dans le TGV. Il écoute de la musique de son IPOD. Il ferme les yeux à tous ces merveilles qui l’entoure. Les poils de sa barbe effet négligés bien entretenu pointent sur ses joues. Son objectif semble de faire passer le temps le plus rapidement pour atteindre sa destination. Il préfère oblitérer un peu de sa vie que de savourer ces instants de vacuité dans le train. Il a peur de s’ennuyer parce qu’il n’a rien à faire. Il a un visage doux, les traits dure de l’adulte ne marque pas encore sa peau. Les mains sont croisées maintenant son IPOD sur la tablette. Le pouce caresse lentement le dos de la paume, geste mécanique et inconscient. Arrêt à la Gare TGV de Valence, le jeune homme sort fumer une cigarette. Une énorme montre Cerruti ceint son poignet, la marque du temps.
La gare est un monument moderne fait de béton et de tubes d’acier colorés en bordeaux, surmonté du haut vent brut et couleur grise.
Ici, la nature se repose tranquillement sans la violence du givre et des gelées matinales. L’herbe sèche recouvre les champs et les terres sont pailles et verte, promesse des moissons futures… Le sud est là.
" Les neuf marches ", André lit ce livre. Il me dit que l’intuition le proposait de lire ce livre maintenant. 9 chapitres sont les 9 mois d’une grossesse. Veut-il renaître pour devenir un homme nouveau.
Le TGV atteint le sud de la France. La lumière semble plus vive, le temps plus clément. Les nuages dansent plus haut dans le ciel. L’atmosphère ressemble plus à un début de printemps un peu froid.
Le jeune homme ouvre ses deux yeux noisette, avec un regard de miel. Ses cheveux effet mouillé sont coupés court sur le sommet du crâne et rasés fin sur le cou, et soigneusement peignés. Ils sont fins, leurs racines sont visibles et aussi la peu du cuir chevelu. IL porte un pantalon taille bas qui laisse apparaître le sommet de son slip, visible au regard. Un adolescent de la nouvelle génération.
Le paysage est différent des montagnes de Haute-Savoie. La garrigue recouvre l’espace non cultivé, fait de rochers érodés et de chemin jaune. Les arbustes encore vert olive poussent par touffes espacées par des caillasses ocres.
La vie est comme les poupées russes, si nous n’ouvrons pas la première, nous ne pouvons pas découvrir le cadeau qui se cache dans la suivante. La différence est que le cadeau suivant est plus grand et plus merveilleux que le précédent. Le pire c’est que beaucoup de personnes ne savent même pas qu’il y a un cadeau.
Le jeune homme descend à Nîmes. La terre est rouge, fine et généreuse. Elle respire la chaleur. Quelques gouttes d’eau strient la vitre du wagon, une pluie chaude et frugale. A l’horizon s’éclaire d’un ciel azur lumineux, une troué éclatante.
Nous arrivons à Montpellier. Après une pause pour déguster un thé, nous prenons le train pour Barcelone. Un incendie brûle les nuages du ciel d’azur. Ces nuées s’éclairent de pourpre, d’orange et d’or. Des paysages d’eau s’enflamment sous ce ciel rougeoyant. Puis le soleil s’efface et l’horizon semble de braises, laissent un paysage en ombre chinoise. C’est un spectacle dont il n’y a pas de mots pour le décrire, et le faire reviendrait à vouloir fixer ce qui est en mouvement, ce qui est fugace. L’instant est là, la magie est là, cela suffit pour le cœur. Pourquoi vouloir enfermer ce qui est libre ?
Ici le couché de soleil possède une durée plus longue que dans la région de Haute-Savoie.
Nous arrivons à Barcelone. La gare est immense, lumineuse et néoclassique. La ville semble prise de frénésie avec toutes ses activités. Le temps est couvert, et l’air encore chaud.

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