lundi 1 décembre 2008

En mer


Journée en mer.

Nous mangeons à midi dans le restaurant Windjammer qui donne sur une salle panoramique à l’arrière du navire. Nous pouvons admirer la trace que fait le bateau sur l’océan. A ma droite, deux garçons s’installent un occidental et un oriental. Ils me semblent entre ensemble. Un est élancé, un visage carré, les cheveux courts coupés en brosse et des yeux gris clair. L’asiatique a des lunettes, un visage un peu rond, un teint vraiment olivâtre. A ma gauche, trois latinos parlent avec l’enthousiasme de leur langue chaude et colorée, l’un d’entre eux s’exprime parfois en américain. Trois cultures différentes se côtoient à cette instant dans ce restaurent.
A une grande table, six convives jouent aux cartes. Parfois, ils chantent probablement lorsqu’une équipe gagne la partie.
Il est midi et le soleil est encore bas sur l’horizon. Il se reflète à l’infini sur une mer qui semble sans limite. De grandes vagues déferlent contre la coque du navire et offrent un grondement sourd. Le temps est variable. Il change avec vitesse impressionnante. Les nuages sombres peuvent se précipiter sur le navire puis disparaître aussi vite qu’ils sont apparus. Des vents violents glissent à l’avant du navire, j’ai l’impression à chaque rafale que je pourrais décoller et m’envoler. Un sensation de liberté s’empare de moi à cet instant.
Le navire a beau être un monstre des mers, il n’est qu’un coque de noix face aux océans. L’être-humain peut créer beaucoup de choses mais finalement la nature aura toujours son dernier mot.
Le soir, c’est la soirée du capitaine. Elle se déroule dans la Royale promenade. Nous portons nos costumes de Londres. André fait sensation avec sa veste noire avec des petites roses et son pantalon saumon. Le service photo de bord prend des clichés de nous deux à plusieurs occasions et avec le capitaine aussi.
Est-il possible de rencontrer sa peur sans la solliciter, sans l’attendre , sans la chercher, sans l’explorer, qu’elle vienne, qu’elle advienne, tout simplement. Comme le vent frais entre par la fenêtre que vous avez laissé ouverte. Nous ne pouvons pas invités le vent, mais il faut laisser la fenêtre si nous voulons qu’il entre. Est-ce que notre vie est-elle ouverte ? Laissons-nous le vent entrer dans notre vie ? Ouverte à tout aux événements heureux et malheureux ? Etre sans peur c’est regarder la peur en face, jamais nous entrons en contact direct avec elle. Jamais nous ne sommes en contact direct avec rien. Si nous voulons entrer en contact direct avec la peur, la moindre image brouille ce contact, ce qui veut dire en réalité que chaque souvenir de notre peur d’hier voile la réalité de notre peur d’aujourd’hui. Si nous laissons ces images, ces idées, ces croyance concernant cette peur d’hier, alors nous entrons véritablement en contact avec la peur réelle d’aujourd’hui. En absence de souvenir des peurs d’hier, nous avons l’énergie nécessaire pour aborder notre peur immédiate, et il faut une énergie immense pour accéder au présent.
Effacer toutes les images, les croyances, les conditionnements, même ce qui vient d’être écris ici, c’est comme labourer une terre, puis nous l’ensemençons, et enfin nous en récoltons le fruit. Si vous avez une idée de ce que doit être la quantité de cette récolte, vous allez forcément être déçu. A ce moment naît le conflit entre ce qui est et ce qui devrait être (dans votre tête) ce qui entraîne la souffrance et la douleur. Quelque soit la récolte, l’important est la récolte en elle-même. Peu importe qu’il manque 10% ou qu’il y est une récolte, l’important c’est de vivre.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Trop fort et trop touchant mais le problème est de prendre conscience de ces faits. La vie est ce que l'on en fait mais est elle toujours c que l'on en veut ????

Amitiés.

Pierre et Domi