vendredi 9 janvier 2009

Krishnamurti

Avoir pleinement conscience des choses est un état d’esprit extraordinaire – avoir conscience de son environnement, des arbres, de l’oiseau qui chante, du soleil couchant, là derrière vous ; être attentif aux visages, aux sourires, à la boue dont la route est recouverte ; percevoir la beauté du ce pays, d’un palmier se détachant sur la rougeur du couchant, du friselis de l’eau – avoir de toute chose une conscience sans choix. C’est ce que je vous invite à faire en chemin. Ecoutez ces oiseaux ; ne cherche pas à les nommer, à identifier l’espèce, écoutez simplement le son. Ecoutez le mouvement de vos pensées ne les contrôlez pas, ne les façonnez pas, ne dites pas " Celle-ci est bonne, celle-là est mauvaise ". Mais accompagnez-en le mouvement. C’est cela la conscience dénuée de choix, de toute condamnation, comparaison ou interprétation, et qui n’est qu’observation. Voilà qui rend l’esprit hautement sensitif.
Dans cet état de vigilance, il y a attention – mais point de contrôle ni de concentration. Rien que l’attention. Autrement dit, vous êtes dans un même temps en train d’écouter les oiseaux, de voir le soleil se coucher, d’entendre passer les voitures, d’écouter l’orateur, de prêter attention aux sens des mots, d’être attentif à vos pensées et à vos sentiments, et au mouvement dont est animé cette attention. Votre attention est globale, sans limite, et couvre non seulement le conscient mais aussi l’inconscient.
Jamais nous ne prêtons attention aux couches profondes de notre être, qui sont le résultat de l’influence de notre communauté, de l’influence résiduelle de la race, et de tout le passé – non seulement votre passé en tant qu’être humain, mais aussi celui de l’humanité, lourd de toutes les angoisses de l’humanité.

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