mercredi 25 mars 2009

Anthony de Mello

Si vous aviez le choix entre vivre en prison avec quelqu’un et parcourir le monde seul, que choisirez-vous ? Alors, dites à cette personne : " Je te laisse libre d’être toi-même, d’avoir tes propres pensées, de vivre selon tes goûts, de suivre tes inclinations, de te conduire comme tu l’entends. " Au moment où vous prononcez ces paroles, vous observerez deux choses : soit votre cœur leur résiste et vous apparaissez alors comme l’exploiteur dépendant que vous êtes – ce qui veut dire que le moment est venu de remettre en question vos fausses croyances qui consistent à croire que vous ne pouvez vivre et être heureux sans cette personne -, soit votre cœur accepte que vous les prononciez avec sincérité et, à cet instant précis, tout désir de prendre le contrôle, de manipuler, d’exploiter, de posséder, toute jalousie disparaît. " Je te laisse libre d’être toi-même, d’avoir tes propres pensées, de vivre selon tes goûts, de suivre tes inclinations, de te conduire comme tu l’entends. "Et vous remarquerez alors ceci : la personne cessera automatiquement d’occuper une place particulière, une place importante dans votre vie. Et son importance deviendra celle d’un coucher de soleil ou d’une symphonie, qui sont beaux en eux-mêmes, comme un arbre est unique par sa nature même et non à cause du fruit ou de l’ombre qu’il peut offrir. Votre bien-aimé ou votre bien-aimée cessera d’appartenir à une seule personne ; il ou elle appartiendra à tous et à chacun, comme l’arbre ou le coucher de soleil. Essayez maintenant de redire ces mots : " Je te laisse libre d’être toi-même, d’avoir tes propres pensées, de vivre selon tes goûts, de suivre tes inclinations, de te conduire comme tu l’entends. " Lorsque vous vous vous accrochez, ce que vous offrez à l’autre n’est pas de l’amour mais un lieu qui vous enchaîne l’un à l’autre. L’amour n’existe que dans la liberté. L’amoureux véritable recherche le bien de la personne aimée, qui requiert, avant tout chose, sa liberté.

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